Explo première au Puits-des-Squelettes - Samedi 13 novembre 2021
07h00 : le réveil sonne dans le dortoir du chalet. Dehors, le brouillard et le vent dominent. Nous nous levons sans hésitation. Aujourd'hui, nous explorons le Puits des Squelettes !
Les kits sont prêts. Café et petit déjeuner. Nous nous habillons chaudement. Jean dort et gardera le chalet. Jean-Marc et moi quittons la chaleur du chalet et nous enfonçons dans les éléments climatiques, en direction de la crête de Naye. Nos sacs sont lourds de matériel d'équipement : 200m de cordes, des amarrages, le perfo, la trousse à spits, nos matos persos. Les bâtons de marche sont les bienvenus sur le chemin extérieur des Grottes de Naye : la fine neige tassée est glissante et la chute facile avec nos charges dorsales.
Nous atteignons la Case de Bonaudon sans encombre, puis la falaise d'accès au PdS. Nous rééquipons la montée. A l'entrée du PdS, nous réorganisons les kits et entamons la topo. Nous entendons, au loin, les copains approcher : Maud, Sybille, Eva, Nico, Laurent et Yvan nous rejoignent pour cette explo première. Ils sont montés ce matin par le train.
Les premières visées topo nous amènent à l'entrée du goulet de la désobstruction. Nous ne pensions vraiment pas que cela « donnerait » aussi vite. On s'y faufile, à présent, si aisément. Quelque quinze mètres de goulet, un petit ressaut et nous prenons pied dans la petite salle de la Découverte où nous nous sommes arrêtés le 05 septembre. Nous immortalisons ce moment.
Salle de la Découverte : de gauche à droite, d'arrière en avant : Maud, Sybille, Nico, Phil, Eva, Laurent, Jean-Marc, Yvan.
Jean-Marc et Maud équipent la suite : une vire-couloir de 6m de long pour 1m de large, richement décorée de silex noirs en relief. Nous la franchissons sur des blocs instables. Nous accédons à un P15 qui s'évase dans la descente. Une cascatelle s'écoule à mi-hauteur. Nous abouchons dans ce qui semble être une grande diaclase de 2m sur 15m de haut. Ce sont les dimensions moyennes de cette galerie principale que nous suivrons dans l'exploration de ce jour.
La topographie est suivie, à tour de rôle, par les explorateurs. Certains s'initient au dessin et à l'usage du Disto X.
La progression est une suite de ressauts. Nous atteignons un carrefour. De notre droite, arrive une autre galerie. Les bords sont glissants de moonmilch. Je devine une cheminée, quelques mètres plus loin. L’écho est puissant. Je ne peux pas m'approcher car il faudrait équiper. En contre bas, une arrivée d'eau fait affluent au petit ruisseau que nous suivions déjà. Les deux débits se rejoignent et plongent dans un puits incliné. Je descends et me trouve dans le bas d'un méandre. Je marche sur du sable fin étalé sur un sol de silex noir : le méandre Noir et Sable. Les dimensions se resserrent et le plafond descend mais je peux parcourir aisément le méandre. Nico me rejoint. Le chemin de l'eau est palpitant. Nous passons sous une arche basse en rampant et désescaladons un ressaut. Le méandre se resserre encore. Nous butons sur une chatière étroite qui forme un coude. Nico s'allonge dans l'eau et jette un oeil : le passage semble possible mais est peu engageant. La vapeur d'eau dégagée par nos combinaisons mouillées stagne dans la galerie. Il y a donc peu de courant d'air à cet endroit. Nous rebroussons chemin pour retrouver l'équipe. Nous reviendrons pour topographier ce méandre.
Les copains ont suivi l'axe principal, plus horizontal et plus grand, de la cavité. Ils décrivent avoir parcouru le haut du méandre qui s'élargit. Il faut progresser en opposition. La suite devient scabreuse sans équipement. Ils prolongent la topographie jusqu'à ce point et décident de faire demi-tour. La fatigue se fait sentir et le temps passe toujours vite.
La remontée de la cavité se fait sans difficulté. Nous déséquipons le P5 d'entrée et la corde extérieure en falaise. Nous installons une cordelette dans un anneau afin de pouvoir rééquiper l'accès, par le bas.
Il fait nuit et il pleuvine. Il nous faut 1 heure pour remonter la combe de Bonaudon, puis les passerelles et rallier le chalet.
Quel bonheur d'être accueilli dans le chalet chauffé. Il y a la musique et l'apéro est servi ! Tous les copains sont là. Thomas a rejoint le groupe. Jean nous a préparé un top spaghetti bolognèse. Nous trinquons aux découvertes du jour.
La topographie, dans une première évaluation, montre un développement de la cavité de 200m pour une profondeur de -120m, et ça continue... Cette grande diaclase se développe sur une inclinaison de 30 degrés selon une direction plein Est. Nous sommes sous la combe de Naye et nous dirigeons vers le chalet de Naye-d'en-Bas.
A suivre...
Phil, le 02.12.2021