Samedi 05 février 2022 – 2ème explo au Puits-des Squelettes - RdN
Jean-Marc et moi prenons le premier train à Haut-de-Caux et descendons à la buvette de Jaman. Ce sera le chemin le plus court pour rejoindre le PdS. Le temps et les montagnes sont couverts par des nuages qui se déchirent sur les crêtes. Les Gais Alpins se dessinent « en ombre chinoise » et donnent une apparence mystique.
Le manteau neigeux est stable. Nous rejoignons le bas de la falaise du PdS sans encombre. Lors de notre dernière explo, j'avais déséquipé la falaise d'accès et passé une cordelette dans l'amarrage afin de pouvoir remonter la corde depuis le bas. La neige s'est accumulée au bas de la falaise et a enfouit la cordelette. Il nous faut creuser afin de la libérer. Enfin, l'emprise dans la neige lâche. Nous faisons monter la corde, l'amarrons et accédons à l'entrée du PdS. Le puits a un tout autre jour sous la neige et la glace s'est formée dans les premiers 15 mètres de descente. Trop beau !
A deux, nous progressons rapidement dans la cavité jusqu'à la pointe : là où nous nous étions arrêtés, à -120, au bout de cette galerie descendante sur un trajet presque rectiligne.
La suite à découvrir se livre rapidement : une petite escalade de 5 mètres nous amène à une belle galerie fossile de 2m de large sur 4m de haut. Nous marchons sur du sable. L'ambiance est douce et les bruits sont étouffés. J'aime ces contrastes avec les galeries actives, bruyantes, parfois presque oppressantes si le débit de l'eau est grand.
Un peu plus loin, nous recroisons le ruisseau que nous avions perdu 100m en amont. Le méandre Noir et Sable réapparait avec ses même cachet et dimensions : une galerie d'1m50 de haut sur 1m de large, et un bon courant d'air descendant. Une lame de silex ferme, en partie l'entrée. A explorer.
Jean-Marc à l'équipement, moi à la topographie et la grotte qui montre peu à peu ses détours. Nous suivons maintenant la galerie fossile qui surplombe l'actif. Nous faisons halte à la Salle des Cratères : le remplissage argileux important de cet espace a été perforé par les ruissellements et a formé tels des cratères volcaniques. Certes de dimensions modestes, mais c'est l'idée qui me vient. Une chauve-souris occupe la salle. La galerie continue et nous amène devant de grands massifs stalagmitiques : les Parapluies. Ils se sont développés sur 3 étages, dans cette salle inclinée d'une quinzaine de mètres de long. Nous sommes sous le charme. Nous parcourons la salle : vers le haut du massif concrétionné, la paroi se redresse. Il faudra escalader pour déterminer d'où vient le ruissellement. Sur le bas de la salle, 2 petits puits d'effondrement nécessiteront une investigation.
Comme toujours, le temps passe...trop vite. Nous décidons de remonter à la surface. Une heure plus tard, nous sommes à l'air libre. Il est 19h00. Il fait nuit. Le ciel s'est complètement dégagé. Les étoiles scintillent. La neige durcie par le froid reflète la lumière de nos lampes frontales. Ce retour nocturne à skis ou en raquettes est un bonheur de plus. Seuls avec la montagne et le ciel. Il nous faut 2 heures de marche pour rallier les voitures à Haut-de-Caux. Nous sommes cuits mais heureux de nos découvertes.
Phil, le 21.05.2022